Née en 1932, photographe franco-suisse, vit à Sernhac (Gard). Elle commence à faire de la photo sérieusement à partir de 1957 en parcourant la Mauritanie dont la beauté des paysages et la manière de vivre des nomades ou des sédentaires l’émeuvent. Par la suite, elle produit des reportages ethnosociologiques en Afrique, des reportages d’actualités et des prises de vue d’oeuvres d’art Africain traditionnel ou moderne. Ces travaux photographiques alliés à son expérience des arts graphiques, lui donne l’occasion, et lui permettent encore, d’œuvrer à la conception d’expositions.
En Amérique Centrale, elle est captivée par les monuments anciens, et les visages des descendants Mayas. Sa rencontre avec le grand effort de libération et la volonté d’autodétermination du Nicaragua soutiennent pendant dix ans sa production d’image.
Il lui faut par contre beaucoup de temps pour pouvoir utiliser à nouveau une caméra en Europe. Le désir de faire des superpositions l’a pousse à ne plus seulement regarder, mais aussi à enregistrer. En effet, derrière le décor du monde occidental qui imprime la rétine actuellement, se profilent des images d’Afrique ou d’Amérique. Ses derniers travaux photographiques s’inscrivent donc dans la démarche de témoigner du fossé qui sépare, dans tous les domaines, le tiers monde des pays industrialisés. Maya Bracher présente ici une série produite dans le cadre de la MISOES, mission d’étude sociologique sur les pratiques agricoles, qui se déroula dans la vallée du fleuve Sénégal en 1958. Une photographie en noir et blanc au moyen format, à caractère documentaire où perce souvent un engagement humaniste et esthétique fort s’appuyant sur le jeu des ombres et de la lumière.